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Quand botanique et gastronomie font bon ménage septembre 2025 - par Martine le 2025/09/13 : 18:52
Quand Botanique et gastronomie font bon ménage
Certaines plantes évoquent immanquablement le littoral, telles le cakilier, la giroflée des dunes, l’immortelle des sables, le liseron de mer, l’oyat, le pavot cornu, la soude ou bien encore le ou la statice aux belles fleurs roses ou bleues appelé(e) également lavande de mer. Certains d’entre vous ont eu ou auront peut-être la chance d’y passer leurs vacances et ce sera donc pour les botanistes l’occasion de faire de nouvelles découvertes avec une flore souvent bien différente de celle de notre région. Ces plantes s’accommodent en effet du vent et des tempêtes, du sel ou bien encore d’une arrivée de sable. Parmi celles-ci figurent des plantes comestibles. Mises à part le fenouil (Foeniculum vulgare) et la roquette sauvage (Diplotaxis tenuifolia) que nous trouvons chez nous, les autres plantes sont spécifiques au littoral. La plage est le domaine de l’arroche des sables (Atriplex laciniata), plante pionnière que l’eau salée ne dérange pas car elle est équipée d’un système de désalinisation très efficace. Elle était consommée au Moyen-Âge à la place des épinards. Sur les rochers poussent l’obione (Halimione portulacoides) aux feuilles comestibles charnues et légèrement salées, la criste-marine (*) appelée encore perce-pierre ou fenouil marin (Crithmum maritimum) qui émet une légère odeur de fenouil et que l’on peut manger en salade ou confite dans le vinaigre. Sur les terrains vaseux pousse la bien connue salicorne (Salicornia europaea) qui se débarrasse du sel en le stockant à l’extrémité de ses rameaux articulés qui rougissent ainsi et qu’elle finit par éliminer. On y trouve également la bette maritime (Beta maritima), ancêtre des bettes ou blettes et des betteraves de nos jardins. Dans les haies et friches se trouve une plante naturalisée un peu partout par la culture. Il s’agit du maceron (*) ou persil de cheval (Smyrnium olusatrum), ancien légume qui figurait dans la liste des 94 plantes recommandées dans le capitulaire de Villis à des fins d’autosuffisance. Dans le maceron, tout est bon. Les feuilles se consomment en salade, les racines rappellent le céleri, les tiges peuvent être confites, les fruits verts seront conservés dans le vinaigre façon câpres et les fruits mûrs noirs écrasés remplaceront le poivre. Qui dit mieux !
François CAYEUX
(2025/09/13 : 18:52)
Dernière mise à jour : 2025/09/15 : 13:44