Blog - Activités 2025
10 membres
Connectés : ( personne )
Du safran à la hauteur des enjeux environnementaux
Du safran à la haurteur des enjeux environnementaux
Anaïs Meyer cultive des crocus sativus sur le toit d'un immeuble strasbourgeois et sur une parcelle à la Robertsau. Elle commercialise leurs pistils purs ou infusés dans des produits comme des gelées.
Un matin, du début de ce mois de novembre. Alors qu'il a bien plu la veille, Anaïs Meyer craint de nouvelles ondées. Pas le temps à perdre. Il lui reste encore des Crocus sativus à cueillir. Si ces fleurs violettes, dont les pistils donnent le safran, se ramassent généralement en octobre, son calendrier est légèrement décalé.
Une démarche responsable
Elle n'a pu planter leurs 13 000 bulbes qu'entre la fin août et la mi-septembre. Et pas n'importe où: sur une parcelle de 1,4 hectare perchée au 5ième étage d'un immeuble strasbourgeois situé en lisière du quartier du Port-du-Rhin. "Ici, il n'y a pas d'ombre. C'est un avantage car les crocus aiment la chaleur", se félicite-t-elle en pointant aussi l'absence de rongeurs aux effets dévastateurs.
Ce jardin suspendu, la jeune femme le loue depuis cet été à la ville de Strasbourg qui lui prête, par ailleurs, un terrain de 1,7 hectare dans le quartier de la Robertsau depuis 2024. " Mon ambition était de faire du safran de Strasbourg. Là, je pense que c'est difficile de faire mieux", glisse celle qui a quitté un poste de professeure agrégé d'allemand pour vivre pleinement son aventure. Parmi ses leitmotivs guidés par des convictions environnementales: faire du circuit court en réaction à des importations majoritairement d'Iran; entreprendre une production sans phytosanitaire et peu consommatrice d'eau; " ne pas recourir à une énergie autre qu'humaine". Les pistils retirés de ses crocus par émondage manuel, par exemple, sont séchés sur une échelle de cuisine et non dans un four. "Cultiver du safran demande beaucoup de travail" insiste-t-elle en soulignant que "cela explique son prix". Surnommée "l'or rouge", cette épice peut allègrement atteindre les 40 000 ou 45 000€ le kilo. Anaïs Meyer commercialise pour sa part des fioles à partir de 10€ les 0,2g. Cela équivaut à une trentaine de pistils purs (il y en a trois par fleur)
L'or rouge
Si le bilan reste à consolider, elle escompte une production proche de 600g cette année, contre 180g la saison précédente. Une partie va lui servir à la confection de gelée, de miels, de moutardes et de sirops qu'elle vent sous l'étiquette "Safran de Strasbourg" via un site éponyme (x) Elle participe aussi à des marchés, comme le Noël Off, place Grimmeisen à Strasbourg, dun26 novembre au 24 décembre. "Outre en cuisine, le safran est bon pour la santé. Il a des vertus relaxantes et antioxydantes", ajoute celle dont les fleurs de crocus devraient prochainement entrer dans la composition de cosmétiques.
(x)https://safrandestrasbourg.fr Textes : Philippe Wendling (DNA 15 novembre 2025)
Commentaires
Personne n'a encore laissé de commentaire.
Soyez donc le premier !