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Si vous cherchiez une plante très commune mais pour autant surprenante, sculpturale et originale, la cardère est ce qu’il vous faut. Le ‘cabaret des oiseaux’, c’est un de ses noms populaires, peuple en effet le bord des routes tout au long de l’année. Que ce soit sous sa forme fleurie en juillet-août ou sèche plus tard en saison et en hiver. Dans notre région on rencontre fréquemment 2 espèces proches à savoir la cardère sauvage (Dipsacus fullonum L.) et la cardère découpée (Dipsacus laciniatus L.). Dans les deux cas la tige est munie d’aiguillons robustes et de feuilles soudées 2 à 2 en godet (on parle alors de feuilles connées *) qui retiennent l’eau d’où le nom vernaculaire. Les feuilles caulinaires, entières chez la 1 espèce, sont irrégulièrement pennatipartites (*) chez la seconde. Une autre différence concerne la couleur de la corolle : bleue dans le 1 cas, blanche dans le 2 . Les capitules, ovoïdes à cylindriques, sont munis de bractées arquées, linéaires, spinuleuses. L’espèce qui servait à lainer (*) les draps de laine, anciennement cultivée, est la cardère des villes (Dipsacus sativus). Elle possède un capitule de forme cylindrique bien plus grand que celui de la cardère sauvage. Par ailleurs les paillettes (*) du capitule sont recourbées en crochet, contrairement à la cardère sauvage, ce qui permettait son utilisation pour lainer. Cette espèce a bien failli disparaître. A ce propos le périodique ‘La Hulotte’ a lancé une campagne de réintroduction et envoie gratuitement un sachet de graines à qui le demande. Le genre Dipsacus fait partie de la famille des Caprifoliacées au même titre que d’autres genres importants comme les chèvrefeuilles (Lonicera), les valérianes (Valeriana), les knauties (Knautia), les scabieuses (Scabiosa) et les valérianelles (Valerianella).

(*) Dipsacus, dérivé de -dipsa en grec qui signifie « soif ». Dioscoride décrit ainsi la plante : « il a des creux à la jonction des feuilles, pour recueillir l’eau des pluies et de la rosée, et c’est de là qu’il tire son nom ». Cette particularité des feuilles

connées a donné également le nom populaire de ‘bain d’Aphrodite’. (*) Conné : opposé et soudé par la base. (*) Pennatipartite : les échancrures de la feuille dépassent le milieu de la moitié du limbe. (*) Lainer : rendre moelleux un tissu de laine par grattage. C’est le lainage. (*) Paillettes : petite bractée en forme d’écaille située entre les fleurs dans des inflorescences du